RETOUR SUR LA RENCONTRE BAS CARBONE : FREIN ET LEVIERS À LA PRESCRIPTION DES ISOLANTS BIOSOURCÉS
Le sujet des isolants biosourcés a mobilisé un large public, de profils et horizons variés, le jeudi 16 mars dernier à la salle de l’Oratoire à la Rochelle.
L’objectif de cet événement était d’aborder la question des isolants biosourcés à travers différents prismes et d'identifier les freins et les solutions mises en œuvre par les acteurs pour y remédier.
Un enjeu fondamental aligné avec les ambitions carbone du territoire mais pas que….
La matinée s’est ouverte par une introduction de Florian Batezzati, directeur technique de la plateforme technologique du Bâtiment Durable, TIPEE, sur le lien entre les enjeux du biosourcés et les ambitions de notre territoire, dans le cadre de la politique LRTZC.
Les questions de poids carbone, de ressources locales, de consommation d’énergie ont été évoquées mais également celles de confort d’usage et de réponses d’adaptation au changement climatique apportées par les produits biosourcés
Ces thématiques ont ensuite été développées d’un point de vue technique avec l’intervention des équipes Biofib et étoffées par l’intervention de Proclima, autour de la notion complémentaire d’étanchéité à l’air et de perspirance des parois, conditions essentielles à la performance thermique du bâtiment.
Des échéances de la règlementation de plus en plus ambitieuses et favorables aux qualités des matériaux biosourcées.
Jules Delsalle, responsable homologation et essais, chez Biofib a illustré l’intérêt technique dans un contexte de raréfaction des ressources, de crise énergétique, de l’importance de la prise en compte du confort estival et de confort intérieur mais également d’évolution du niveau d’ambition des indicateurs carbone sur les différentes échéances de la RE2020, (2025, 2028 et 2031) qui ne pourront être atteints que grâce à une utilisation élargie des biosourcés.
Les enjeux de la RE 2020 :
Diminuer la consommation énergétique
Diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments
Garantir le confort estival, s’adapter aux climats de demain
La question de l’approvisionnement et de la capacité locale de production a été abordée par François Simon dans le cadre du projet YEMAT de la société NOVINTISS, avec les perspectives ouvertes sur un élargissement de la capacité locale de distribution et l’émergence d’un véritable négoce écologique voué à accompagner les entreprises et artisans dans leur transition des pratiques.
L’accompagnement des pros au cœur des sujets.
L’accompagnement des pros a aussi été abordé sous l’angle de la Plateforme Rochelaise de Rénovation Energétique (PRRE) et Alexandre Dumaine a développé l’approche de la CDA dans la constitution d’un réseau de pros étoffé et formés aux enjeux de la performance thermique mais également du focus local sur les matériaux biosourcés. Le réseau ne demande qu’à prendre de l’ampleur, n’hésitez pas pas à le contacter.
La matinée s’est clôturée par les témoignages et retours d’expériences de 3 acteurs locaux, confrontés à ces enjeux de biosourcés dans leurs opérations afin d’identifier de quelle manière, à leur niveau, ils sont parvenus à lever ces freins.
Parmi les intervenants, Hugo CUPER, ILAO, Brice KESTER, architecte associé Agence DUCLOS Architectes et François GEMGEMBRE, FBG Architecture.
Chacun à son niveau à identifié des freins mais aussi des solutions.
Les mots clés de ces échanges restaient :
- Veille constante sur l’innovation et l’évolution des fiches techniques des produits biosourcés et leur intégration dans les bases de données des professionnels
- Importance d’être à même de quantifier un projet en termes de coût global (+ value investissement biosourcés vs – value sur d’autres postes impactés positivement) et d’envisager toutes les opportunités de limitations des ressources (limitations et réemploi des matériaux pour les cloisonnements de chantier par ex….)
- Une notion fondamentale mise en lumière a été de parler de sensibilité au bâti et du ressenti vs technique comme solution à la transition.
Les solutions techniques évoluent constamment sur la thématique des isolants biosourcés et afin d’apporter des réponses règlementaires et techniques aux professionnels.
La règlementation via l’ACV et le poids carbone des projets restent un levier de transition mais qui peut s’inscrire dans la durée.
Le vecteur de dynamique le plus efficace reste la conviction des acteurs, et leur fonce de rayonnement auprès des équipes projets et, chacun à son niveau était invité à réfléchir à quel serait son premier levier d’action pour engager cette dynamique de transition.
La conclusion étant que chaque solution et sa qualité doivent être utilisées au bon endroit et que la place de l’usager et de sa relation à l’espace se devaient d’inspirer les réflexions des projets de demain.
A très bientôt pour un prochain événement Odéys.